Présentation c-mal1 et son premier bateau : un 645 Cruiser Quicksilver
Episode 2Préambule :Tout d’abord, merci à tous pour votre accueil chaleureux

Alors, Voooouiiii … j’ai la plume un tantinet libérée et un rien longuette, j'espère non rébarbative … désolé

C’est mon côté, non pas littéraire mais plus plutôt comptable : j’additionne des lettres, cumule des syllabes, rajoute des mots pour arriver à une phrase qui se reproduit à peu près avec le même ADN et de façon exponentielle sur un tableau appelé chapitre lui-même rapporté à un (modeste) livre consacré à ma personne intégrant finalement l’encyclopédie de ma vie !
Je ne suis pas le seul apparemment à le penser et à le montrer à force de longues digressions.
Cela promet des joutes avec le Sieur
Ski Wake alias
Mimi officiellement dénommé pour l’administration (pénitentiaire ?
** )
Michel si j’ai bien tout compris.
Enchanté !

Les mots c’est beau ! Les lire c’est rire ! Le rire c'est une thérapie !
Enfin c’est mon point de vue que vous n’êtes évidemment obligé de partager.
Une pensée en passant à Frédéric Dard, alias San-Antonio et à Georges Brassens qui m’ont fait découvrir tout môme les jeux avec les mots.
Ils n’ont pas été les seuls …
** J’ai cru comprendre en lisant les posts du forum en qualité d’invité depuis « quelqueq » mois en « sous-marin qu’un de ses éminents membres était un passionné de la mise régulière en cachot …
Est-ce Mimi ? Un autre membre ? Mais enchanté également !
J’ai quelque expertise du trou … enfin faut pas déconner : une seule expérience (voir épisode 1)
Bref, il semble que ce forum soit habité et animé que de joyeux lurons et de sympathiques navigateurs bienveillants et beaucoup plus expérimentés que moi, ça va de soi.
C'est d'ailleurs la raison de mon inscription sur le
VCFJ’aime ça ! Merci !
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La suite … et la fin ? Chépa …

A propos du paquebot ou du ferry plutôt LE NAPOLEON … et des Légionnaires …Durant mon passage à l’armée en Corse, une anecdote plutôt mélancolique et triste mais qui m’a finalement permis de me construire une vision de vie particulière liée à un drame familial :
....
Dans la chambrée des Fusiliers Marins quelqu’un se met à gueuler :
« « Mxxxx » … téléphone ! Téléphone pour toi ! Vite !»
Super, un peu de news de la famille pas vue ni entendue depuis des semaines.
Mon frangin, l’ainé … Le « Glaude » …
Tout excité je ne lui laisse pas le temps de parler et lui dit toute mon impatience de le voir d’ici ma prochaine perm’ dans une semaine et la joie de faire connaissance avec la dernière-née de la famille que je ne connais pas encore …
Il prend enfin la parole, des sanglots dans la voix : m’annonce son décès à, à peine 1 mois et demi …
Il n’est arrivé à joindre personne, je suis le premier à qui il l’annonce, qu'il prévient …
Mon monde s’écroule.
Je pense à lui, à sa femme, à nos parents, à toute la famille si loin de moi isolé sur cette île de beauté infernale (sa beauté est infernale)
L’injustice brutale … Je pleure, nous pleurons.
Avant de raccrocher je lui dis : "j’arrive immédiatement" !Et là, je disjoncte !
Totalement …
Me met à taper, à cogner sur tout ce que je croise : portes, meubles, lits, placards … pas mes copains, ne vous inquiétez pas (lol) et je mets à hurler que je veux partir
IMMEDIATEMENT (il est 18 heures)
Les gradés arrivent alertés par le boxon, n’arrivent pas à me calmer.
Je les défie, je me débats, les insultes en leur demandant de me laisser partir immédiatement sur Paris … où bien je mets le feu à la base, que j’en ai rien à fout** d’eux et de leur service militaire à la c**, que je suis prêt à me battre avec le premier qui s’approche …
Alors que d’un simple souffle ces Fusco pourraient envoyer mes 65 kgs d'alors dans les bras de Morphée pour un bon bout de temps !
Finalement, compréhensibles, ils me calment, me conseillent qu’il vaut mieux attendre le lendemain pour prendre le premier vol pour Paris au départ d’Aspretto …
Nooon ! Je pars de suite … Jje veux partir immédiatement j’ai dit, je veux !Mon frère a besoin de moi …
Ils m’emmènent chez le Pacha des fusco .
Un peu calmé j’expose mon explosion avec les circonstances et ces évènements subis, m’excuse néanmoins de mon comportement, pigeant qu’il fallait la jouer plus cool ou en tout cas moins hystérique !
Le Boss comprends finalement ce môme de 20 ans ...
Il me fera accompagner en Jeep au Port d’Ajaccio pour prendre le Napoléon en partance pour Marseille à 20/21h (chéplu) puis le TGV (tout neuf) en direction de Paris …
En uniforme de marin de seconde classe, bâchi avec inscription « fusilier marin » surplombé de mon tant touché (ça porte bonheur parait-il …) pompon rouge, j’embarque comme prévu sur le
Napoléon avec les larmes aux yeux, les jambes ayant peine à supporter ma douleur intense devant ce monde si injuste, si cruel, sans réel Dieu …
A bord, totalement déprimé je file au bar du bateau et me pose sur un fauteuil tout au fond, dépose mon sac et lève la tête :
Et là … stupeur et trouille …Toute une compagnie de Légionnaires Bâtisseurs en train de picoler des tonneaux de bières et de faire la fête entre eux en haranguant tous les passagers …
Je me cale au fond du fauteuil isolé, un peu planqué, toujours les larmes aux yeux, envie d’être seul avec mon chagrin …
Au bout d’un certain temps, désormais habitué à l’atmosphère du bar sans avoir subi le moindre regard négatif des légionnaires, je décide de me lever et d’aller me chercher à boire au comptoir à côté d’eux …
Commande d’une voix triste et monocorde mon Coca …
Ça ne rate pas !
Le légionnaire à la très longue barbe bien taillée le plus proche de moi m’interpelle avec un accent inconnu (polonais ?) d’une façon inattendue, en tout cas pas de la façon dont je le craignais :
« Ben'lors p’tit Môm d’la Marine, t’as l’air tou trissste dans ton kkkoin … Vens boir coup avec nous, on y va pas te manger ! » 
Je lui donne les raisons de ma déprime et mon envie de rester seul.
Il insiste me disant que ça me ferait du bien de partager un moment avec eux ce qui dans son langage voulait dire « de prendre une cuite « avec eux

Et me voici au milieu de la troupe, au centre de la meute de barbus légionnaires.
Chacun y va de son mot réconfortant en me versant des hectolitres de bières dans mon verre à tour de bras sans que je ne sorte le moindre centime (de francs) …
Je me prête au jeu, je parle et parle, boit et boit, fini par rigoler, rigoler, et puis rire et rire, nous taper sur les épaules, chanter avec eux des chansons méconnues mais à connaitre ....
Comme avec des potes de 20 ans (mon âge d’alors) … Ou comme avec des potes ... d'armée

Durant toute la traversée Corse / Continent …
Jusqu’au petit matin sans faiblir comme eux ... Comme un grand ...
Ce fut une de mes cuites les plus mémorables en tout cas la plus étonnante, sans doute la plus chaleureuse, la plus partagée, la plus réconfortante, la plus aboutie et ... finalement la plus utile de toute mon existence.
J’aurais toujours envers cette vingtaine de légionnaires que je n’ai même pas remercié une reconnaissance profonde, un immense respect et j'en garde un souvenir impérissable.
C’est la première fois que je partage ce souvenir par écrit.
......
A Marseille je pris le TGV pour n’arriver finalement que tard le soir sur Paris.
Puis venu me chercher à la gare, mes parents m'accompagnent auprès de mon frère entouré de tout le reste de la famille ...
Je fis connaissance de ma feu nièce dormant pour l’éternité dans son couffin …
Et moi ... Premier parti, dernier arrivé Toujours triste et épleuré mais avec le sentiment d’avoir fait un pas vers l’âge adulte, d’être en voie de devenir un homme.
Lentement, en prenant mes chemins de traverse qui ne sont pas les raccourcis d'adultes mais me les font comprendre, pour arriver enfin auprès des miens, comme une sorte de fable …
Le Lièvre et la Tortue ! Ah non !
Mais t’es fou toi !
Pas le lièvre !
Ça porte malheur idiot la bête aux grandes oreilles sur un bateau ... Pas toujours ... En tout cas pas cette nuit-là sur le
NAPOLEON Ou bien alors le porte bonheur du pompon rouge a fait pencher la balance du bon côté. De mon côté …
Fin épisode 2 Si vous voulez la suite, dites le moi …
Si je vous saoule, dites le moi, je ne serai pas vexé, vraiment

Amicalement
Alain